Fascinée par l’humain, la femme, l’identité, les racines, les religions africaines et l’ailleurs, Eliane Aïsso bâtit depuis plus de dix ans une œuvre multiforme et profondément engagée au service d’une histoire contemporaine de l’Afrique qui fait corps avec ses valeurs traditionnelles.
Coup de Cœur.
Asakan : Pour commencer notre entretien, pouvez –vous vous présenter ?
Elaine Aïsso : Je suis Eliane Aïsso, artiste visuelle de nationalité béninoise.
Asakan : Quelle définition faites-vous de l’art? Et comment percevez-vous l’art contemporain ?
Eliane Aïsso : L’art, c’est le passage de l’invisible au visible, du vide au plein, de la vie à la mort. L’art contemporain, c’est juste l’époque qui le différencie des autres périodes de l’art. Car, en réalité, il y a toujours eu une liberté dans la création et si cette liberté n’existait pas, par exemple, Picasso ne serait pas inspiré de l’art classique africain. C’est donc l’art de l‘instant T.
Asakan : Quand avez-vous su que vous consacreriez votre vie à l’art ?
Eliane Aïsso : J’aimais dessiner mais mon rêve était de devenir sage-femme, aider les femmes à mettre au monde des enfants. Puis mon père m’a imposé de faire l’école secondaire des métiers d’art S.O.S. Abomey-Calavi au Bénin. Par la suite, six ans après, l’art est devenu mon métier.
Asakan : En tant qu’artiste, comment vous définiriez-vous ? Comment êtes-vous parvenue à la finalisation de votre empreinte ?
Eliane Aïsso : Je ne saurai me définir. Il appartient aux gens de dire si je suis une artiste telle ou telle autre.
Diplômée en Histoire de l’art de l’Université d’Abomey-Calavi et du Studio National des Arts Contemporains de Fresnoy en France, je me suis cherchée plusieurs années en fouillant, en bêchant, en déchirant parfois ce que j’avais fait la veille et c’est à partir de ma dixième année de carrière que j’ai commencé par avoir une empreinte.
Asakan : Quelles émotions vous stimulent ? Quelle est l’œuvre phare de votre création ?
Eliane Aïsso : Mes œuvres parlent d’autonomisation des femmes, d’éducation, des cultures endogènes, de leadership, d’amour et pour arriver à trouver les bonnes inspirations, j’ai besoin de joie et surtout de paix.
Je ne suis jamais arrivée à avoir une œuvre que j’aime plus que les autres. Car je les considère toutes comme mes enfants et j’aime mes enfants.
Asakan : Quel est le regard porté sur votre travail par le public ? Par le milieu artistique ?
Eliane Aïsso : Je ne saurai le dire mais pour le peu que je sais, les divers publics apprécient et ils me font régulièrement des retours qui me donnent assez de courage pour pouvoir continuer dans ce domaine.
Pour plus d’informations sur le travail d’Eliane Aïsso, rendez-vous :
- A son atelier-espace showroom sis à Abomey-Calavi au Bénin
- Ou sur ses réseaux sociaux.
Actuellement, Eliane Aïsso fait également partie des quarante-deux artistes béninois exposés jusqu’au 31 mars 2024 à la Fondation Clément en Martinique dans le cadre de l’exposition « Révélation ! Art contemporain du Bénin ».
La Rédaction.