Reprendre foi en l’humanité

En 2012, le jeune Trayvon Martin, âgé de 17 ans est abattu comme un gibier alors qu’il se rendait chez son père. Son seul crime : paraître suspect parce que portant un sweat-shirt avec la capuche rabaissée. En juillet 2013, son meurtrier, vigile au père blanc et à la mère hispanique, a été déclaré non coupable par un jury populaire composé de cinq femmes blanches et d’une hispanique en vertu d’un certain concept d’autodéfense. Revigoré, ce vigile va même intenter un procès contre les parents de la victime et leurs avocats allant jusqu’à exiger 100 millions de dollars de dommages – intérêts.

Abdoulaye Ndiaye (Vix Spirit), L’Art dans la Paix, 2023 Courtesy of Galerie Les Arts du Soleil

A l’aube de 2024, on dénombre au moins 10 000 jeunes Palestiniens tués au nom du droit d’Israël à se défendre au mépris des lois et conventions internationales et face à une population qu’elle opprime depuis presque soixante ans. Comme pour Trayvon, leurs vies ne comptent pas devant le tribunal d’une communauté internationale qui n’en a cure du respect de l’autre et des valeurs qu’elle défend tant qu’elle y trouve son compte.

Chez ceux qui « n’auraient rien apporté à l’Histoire de monde », la situation n’est pas meilleure. Je me souviens d’ailleurs d’une discussion que j’ai eue avec un ami d’enfance en 2012 alors que j’essayais d’aider une famille française : « si toi tu crois au blanc c’est ton problème ». Ce qui sous-entendait que l’homme blanc, la femme blanche n’en a que pour ses intérêts. Très vite, dès qu’ils sont satisfaits, ils n’en ont plus rien à foutre ».

Pourtant de part et d’autre et partout, il y a des personnes de bien comme des personnes foncièrement mauvaises. Mais les clichés colportés par les uns sur les autres et vice-versa enracinent la peur de l’autre et favorisent les haines, les divisions, les trahisons, la polarisation, les nationalismes, les conflits armés, les guerres culturelles, les exploitations et prévarications économiques, le réchauffement climatique.

Alors s’il y a un vœu que nous pouvons formuler par-dessus tout pour cette année 2024, c’est que tous les peuples de la terre puissent reprendre foi en l’humanité dans leurs habitudes du quotidien et dans leur confiance en autrui. Que nos dirigeants actuels ou à venir travaillent pour un monde où l’égalité de tous devant la loi, la justice et la liberté ne sont pas de vains mots.

Dans cette démarche, l’art peut nous aider sans aucun doute car il a agi sur notre conscience individuelle et collective pour nous aider à nous affranchir de nos propres limites. Il est aussi important pour le dialogue et le partage qu’il permet avec les autres cultures ; condition sine qua non pour un monde en paix.

Bonne et heureuse Année 2024 ! 

Olaréwadjou Elvis LALEYE.

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