Retour sur notre Coup de cœur avec le dessinateur ivoirien Carl-Edouard Keita

Tout juste trentenaire, il est déjà représenté par l’une des galeries majeures du continent africain. Il est d’ailleurs l’un des artistes africains qui seront exposés jusqu’à ce dimanche 10 septembre à la foire internationale d’art à New York, The Armory Show. C’est dire que la sensibilité profonde du jeune homme, sa passion immense, sa grande maitrise de la composition et son questionnement perpétuel de notre héritage entre tradition et modernité, entre l’Afrique et l’Occident ne laissent point indifférent tout observateur attentif de la scène artistique africaine et diasporique.

Coup de cœur.

Carl-Edouard Keita.

Asakan : Pour commencer notre entretien, voulez –vous vous présenter ?

Carl-Edouard Keita : Je suis Carl-Edouard Keita. Jeune artiste ivoirien résidant à New York.


Asakan : Quelle définition faites-vous de l’art? Et comment percevez-vous l’art contemporain ?

Carl-Edouard Keita : Je définirai l’art comme un mode, un moyen d’expression. J’apprécie l’art contemporain. C’est un mélange de beaucoup de choses. En effet, il permet une certaine liberté́ artistique qui est assez différente de celle qu’on connaît avec les autres formes d’art plus traditionnelles. Ce qui rend ce courant dans le même temps aussi accessible que prétentieux tout objet dans un certain contexte pouvant devenir une œuvre d’art.


Asakan : Quand avez-vous su que vous consacreriez votre vie à l’art ?

Carl-Edouard Keita : C’est vraiment difficile à dire mais j’ai toujours eu ce rêve dans un coin de la tête depuis tout petit. Je me disais que c’était quelque chose d’utopique mais nous voilà aujourd’hui.


Asakan: En tant qu’artiste, comment vous définiriez-vous ? Comment êtes-vous parvenu à la finalisation de votre empreinte ?

Carl-Edouard Keita : Il serait assez difficile de me définir moi-même. Mon travail a été très souvent associé à différents mouvements comme le futurisme, le cubisme et autre. Dans ces mouvements on y voit une importance des lignes et des volumes, choses qui sont assez prépondérantes dans mon travail. J’ai des influences assez diverses et j’aime tout autant l’abstraction que la figuration.


Carl-Edouard Keita, Les Demoiselles or Whatever, 2018. Pencils on paper, 77 cm × 112 cm.
Carl-Edouard Keita, Portrait d’une jeune fille tourmentée 1, 2018. Pencils on paper, 76 cm × 58 cm.

Asakan : Quelles émotions vous stimulent ? Quelle est l’œuvre phare de votre création ?

Carl-Edouard Keita : Toutes les émotions me stimulent. Joie, peur, détresse… Toute émotion peut être l’élément cathartique dans la création d’une œuvre. Je n’ai pas vraiment d’œuvre phare mais celle intitulée Catharsis est sans doute l’une de mes préférées.


Carl-Edouard Keita, Catharsis, 2019. Graphite on paper, 280 cm × 150 cm.

Asakan : Quel est le regard porté sur votre travail par le public ? Par le milieu artistique ?

Carl-Edouard Keita : Pour être honnête, j’apprécie toutes les critiques de la part de ces deux milieux. Elles sont des fois bonnes et d’autres fois mauvaises. Toutefois je me plais à les recevoir, parce que cela sous-entend que mon travail aura déclenché́ une réaction chez quelqu’un. Dans le même temps, je continue de travailler parce qu’il faut toujours s’améliorer pour perdurer dans ce domaine.


Carl-Edouard Keita, Le chien aboie, la caravane passe.., 2020. Graphite Pencil on paper, 77 cm × 112 cm.
Carl-Edouard Keita, Le Bal Noir, 2018. Pencils on paper, 77 cm × 112 cm.

Pour plus d’informations sur le travail de Carl-Edouard Keita, rendez-vous sur :

  • Sur les espaces et plateformes de la Galerie Cécile Fakhoury dans le monde
  • Et, sur sa page Instagram @carlkeita.

Propos recueillis par : Alexandre YAPI.

Article publié pour la première fois sur le Facebook d’Asakan en novembre 2020.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *