Le documentaire « Dahomey »  de la Franco-Sénégalaise Mati Diop sacrée Ours d’or de la 74e édition du Festival international du film de Berlin

« Dahomey », un documentaire qui raconte la restitution en novembre 2021 au Bénin de 26 œuvres pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises, remporte, ce samedi, l’Ours d’or de la 74e édition du Festival international du film de Berlin, devenant ainsi le deuxième film africain à recevoir la prestigieuse distinction après le sud-africain U-Carmen e-Khayelitsha (Carmen de Khayelitsha) de Mark Dornford-May en 2005.

La réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop qui a remporté l’Ours d’or pour son documentaire « Dahomey »,
le 24 février 2024 à Berlin © Photo : John MACDOUGALL / AFP

En récompensant ainsi un film qui aborde la question postcoloniale, à travers notamment la restitution des œuvres d’art pillées à l’Afrique, le jury présidé par l’actrice mexicano-kényane Lupita Nyong’o, première personnalité noire à occuper ce poste prestigieux, nous rappelle, comme le prédisait déjà l’historienne de l’art Bénédicte Savoy, que « Les restitutions d’œuvres d’art seront l’un des grands enjeux du XXIe siècle entre l’Europe et l’Afrique ». Voilà près de sept ans en effet que le président français Emmanuel Macron s’est engagé à restituer les biens culturels africains pillés pendant la colonisation. Mais, excepté quelques 26 œuvres restituées au Bénin, et un sabre historique au Sénégal, les actions de ces anciennes puissances coloniales (France, Angleterre, Belgique et autres) sont encore loin d’être satisfaisantes.

Aussi, « en tant que Franco-Sénégalaise, cinéaste afrodescendante », Mati Diop a choisi « d’être de ceux qui refusent d’oublier, qui refusent l’amnésie comme méthode», selon la déclaration qu’elle a faite en recevant son prix avant de conclure qu’elle est « solidaire des Sénégalais qui se battent pour la démocratie et la justice», ainsi que du peuple palestinien.

La réalisatrice, fille du musicien sénégalais, Wasis Diop, et d’une mère travaillant dans l’art, a, enfin, confié à l’AFP qu’elle aimerait que son film soit « vu dans un maximum de pays africains », « dans les écoles et les universités ».

La Rédaction.

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