Pour la première de la troisième saison de notre rubrique Coup de cœur, aujourd’hui, nous vous présentons un artiste émergent fort passionné et talentueux dont l’œuvre est déjà présente dans de grandes collections publiques et privées.
Né le 18 janvier 1989 à Brazzaville, il nous dévoile, dans cette interview en sept questions, les coulisses de son art, ses inspirations et son parcours.
Coup de cœur.
Asakan : Pour commencer notre entretien, pouvez –vous vous présenter ?
Punch Mak : De mon vrai nom Punch Caprice Makouangou Mantsounga, mon nom d’artiste est Punch Mak. Je suis originaire de la République du Congo (Brazzaville), Je vis et travaille entre Paris et Brazzaville.
Asakan : Quelle définition faites-vous de l’art ? Comment percevez-vous l’art contemporain ?
Punch Mak : L’art est pour moi un refuge et un processus d’absorption, d’intériorisation de ce que je vis et je vois. Ce que j’absorbe, comme sensation, frustration, joie, peine…je le ressors sous forme d’expression artistique sur mes toiles.
Je perçois l’art contemporain comme une nouvelle naissance dans un monde de liberté où les règles, les codes et les limites n’existent plus.
Asakan : Quand avez-vous su que vous consacreriez votre vie à l’art ?Punch Mak : Depuis mes 5 ans, l’art m’a appelé. Envoûté, je passais mes soirées entières après l’école devant un tableau noir destiné à faire nos devoirs avec mes frères à faire des reproductions d’images se trouvant dans des livres à ma portée. J’effaçais avec une éponge les dessins que je ne jugeais pas réussis. Mon père faisait alors appel à son ami photographe pour immortaliser ses séances parce qu’il pressentait que je serai un artiste. Et j’ai grandi dans cet élan.
Asakan : En tant qu’artiste, comment vous décririez-vous votre art ? Comment êtes-vous parvenu à la finalisation de votre empreinte?
Punch Mak : Mon art est à la fois une force portée par un élan créatif et un univers dans lequel les réflexions, les propositions, les peines, les révoltes, la lumière et l’ombre, la colère et l’amour s’entremêlent.
Mon empreinte artistique ne cesse d’évoluer au gré des opportunités que j’ai eu la chance d’avoir à l’Académie des Beaux-Arts de Brazzaville, aux ateliers de peinture en Afrique du Sud, et ou encore à l’occasion de mes multiples participations aux Rencontres internationales d’art contemporain du Centre d’art Les Ateliers Sahm. Cependant, il a fallu que je dépasse cela, que je dépasse l’apprentissage et l’influence de mes maîtres pour créer une empreinte singulière, en travaillant rigoureusement, chaque jour et plusieurs heures durant dans mon atelier. Après des années de travail acharné, mes toiles ont commencé enfin à s’émanciper de toutes ces influences et j’ai aujourd’hui trouvé pleinement ma liberté.
De l’acrylique aux utilisations de la moustiquaire, puis de la lumière électrique qui s’étend à des installations en petite surface dans la toile, puis en grande surface, mes toiles prennent de plus en plus vie dans des espaces et installations monumentales.
Asakan : Quelles sont vos inspirations artistiques, vos influences ? Les thèmes et émotions que vous essayez de transcrire dans vos œuvres ?
Punch Mak : Je m’inspire tout d’abord par la solitude en observant attentivement et analysant tout de la société humaine, végétale, animale…Je suis également très sensible aux travaux sur l’ombre et lumière jusqu’aux installations lumineuses artificielles de plusieurs artistes. Des références comme Rembrandt, Dan Flavin, James Turell, Chiharu Chiota, Pierre Soulages m’ont beaucoup inspiré et ont influencé mon travail.
J’aborde plusieurs thèmes centrés sur l’ombre et la lumière tels que le Refus ou l’acceptation de ses traditions, la façon dont les traditions sont percutées par la modernisation des sociétés. Particulièrement, pour ma prochaine exposition qui sera intitulée « Source de lumière chapitre 2 », je travaille sur le thème de la « comédie humaine. J’appréhende aussi les thèmes de la distance, de l’effacement social, de l’enfermement physique et psychologique.
Asakan : Quel est le regard porté sur votre travail par le public ? Par le milieu artistique ?
Punch Mak : Le public est très marqué par mes œuvres mêlant peinture, moustiquaire et installations électriques sur toile, coupé aux effets d’ombre et de la lumière. Dans le milieu artistique, les professionnels ont notamment exprimé un certain enthousiasme sur les perspectives d’évolution de mes installations électriques et utilisation de la moustiquaire. Mais je reste toujours à l’écoute de tous les avis.
Asakan : Quels conseils aimeriez-vous transmettre à d’autres jeunes désireux de se lancer dans l’art ?
Punch Mak : Je me baserai sur mes débuts artistiques depuis mon enfance jusqu’aux moments où j’ai fait de cette passion le métier auquel j’ai dédié ma vie : qu’ils ne tiennent pas compte des préjugés, des critiques envieuses ; qu’ils restent déterminés, rigoureux en cherchant à apprendre constamment ; qu’ils fréquentent les ateliers d’artistes, les expositions, mais aussi qu’ils lisent beaucoup. Il est vraiment crucial de rester ouvert d’esprit, attentif, curieux à ce qui se passe dans le monde comme au coin de la rue, de savoir se remettre en question et sortir de sa zone de confort. Enfin, travailler dur jusqu’à atteindre leur but, croire en eux car devenir artiste est un engagement total.
Pour en savoir plus sur le travail de Punch Mak :
- Représentant : Jérémy Cauden (Insta @jeremycauden / jcauden1@gmail.com)
- Instagram : @punchmak_officiel
- Facebook: https://www.facebook.com/PunchMak
La Rédaction