Nadia Mathka Paris pose un regard poétique sur tout ce qui nous entoure et nous invite, grâce au vocabulaire de sa palette et de son dessin, à tresser la parure du monde et à danser la joie de toutes les rencontres.
Entretien.
Asakan : Pour commencer notre entretien, pouvez –vous vous présenter ?
Nadia Mathka Paris : Je m’appelle Nadia Mathka Paris, je suis franco-nigérienne, Peule wodaabé par ma mère et je suis artiste peintre autodidacte. J’ai 37 ans et actuellement je suis en France où je travaille mon art en attendant de reprendre les allers retours au Niger.
Asakan : Quelle définition faites-vous de l’art ? Et comment percevez-vous l’art contemporain ?
Nadia Mathka Paris : L’art, c’est un message transmis par une personne aux autres personnes par le biais d’émotions, de rêves et de valeurs humaines. Il permet de faire écho sur ce qui est indicible autrement qu’à travers la création artistique. Il libère et soigne.
L’art contemporain reste dans cette même nécessité mais il est un peu plus politique dans le mais de permettre une diversité d’expression artistique et la tolérance.
Asakan : Quand avez-vous su que vous consacreriez votre vie à l’art ?
Nadia Mathka Paris : Depuis dix ans car c’est le seul domaine dans lequel je sens investie totalement malgré un problème de santé handicapant dans mes dix premières années.
Asakan : En tant qu’artiste, comment vous définissez-vous ? Comment êtes-vous parvenue à la finalisation de votre empreinte ?
Nadia Mathka Paris : Je ne saurais me définir… Je peux juste dire qu’étant autodidacte, mon travail est très personnel dans le sens du style car je me laisse une liberté totale… Etant une femme, mon travail défend également la liberté et l’expression même de la femme dans ce qu’elle a profond.
Je travaille généralement de façon spontanée, je ne prévois pas ce que je vais faire, en cours de création je suis la direction naturellement. Je dessine universellement tous les jours, oui je pense avoir une écriture artistique personnelle.
Asakan : Quelles sont vos inspirations artistiques, vos influences ? Quel est votre rapport aux thèmes qui ressortent dans vos tableaux ?
Nadia Mathka Paris : Mes inspirations artistiques proviennent principalement de paysages, de l’environnement de ma culture maternelle, peule wodaabé : le désert, les images en mirages qui sont quelque part très oniriques, le côté perdu dans l’immensité, une sorte d’apparition. Il y a aussi l’esthétique de chez nous dans la broderie, les coiffures et les scarifications.
Les artistes qui m’ont marqué et qui m’inspirent sont Ousmane Sow, sculpteur sénégalais, Joan Miro et William Turner.
Asakan : Quel est le regard porté sur votre travail par le public ? Par le milieu artistique ?
Nadia Mathka Paris : En général, le public reçoit mon art comme une manifestation mystique de la femme notamment mais aussi de l’animal totem, chez moi c’est le zébu wodaabé qui est quasiment omniprésent dans mon travail.
Par le milieu artistique, il est perçu comme très particulier et personnel, je pense que c’est lié à mon statut d’autodidacte.
Pour plus d’informations sur le travail de Nadia Mathka Paris, rendez-vous sur :
- sa page Instagram
Propos recueillis par : Olaréwadjou Elvis LALEYE.
Article publié sur la première fois sur le medium d’Asakan en septembre 2022.