Née dans une famille d’artistes à Madagascar et vivant depuis quelques années à Paris, elle est une artiste passionnée. Une passion qu’elle puise dans une quête presque philosophique autour de l’existence humaine en peignant des femmes qui échappent au conformisme de nos sociétés contemporaines et qui prennent leur destin en main.
Coup de cœur.
Asakan : Pour commencer notre entretien, voulez-vous vous présenter?
Tara Shakti : Je m’appelle Tara Shakti. Je suis née à Madagascar dans une famille d’artistes. J’ai commencé à dessiner à l’âge de 7ans avec l’aide de mon frère. J’ai étudié à l’Accademia d’arte de Florence (Italie) et j’ai obtenu le diplôme « Consultant spécialiste du marché de l’art » à l’école Drouot Paris. Je réside actuellement en France.
Asakan : Quelle définition faites-vous de l’art? Et comment percevez-vous l’art contemporain?
Tara Shakti : Pour ma part, je pense que l’art échappe à toute définition ou toute volonté d’obéir à des codes. D’une période à l’autre ce qui relève du domaine de l’art peut varier selon les attentes du marché.
Avec la digitalisation globale du marché de l’art à cause de la Covid 19, mais également l’engouement pour les crypto-monnaies, l’art contemporain entre dans une nouvelle ère et c’est plutôt une bonne chose que le monde de l’art s’adapte à l’air du temps.
Asakan : Quand avez-vous su que vous consacreriez votre vie à l’art?
Tara Shakti : J’ai baigné depuis l’enfance dans l’art mais il y a un peu plus de dix ans que j’ai décidé d’y consacrer toute mon existence et de faire de cette passion une activité « professionnelle ». Je pars du principe que nous n’avons qu’une seule vie et c’est la raison pour laquelle je consacre la mienne à cette passion qu’est la peinture. Mais ce parti pris est loin d’être simple. Ce choix implique de la discipline, de la ténacité et de la motivation. Je dirais même que des sacrifices sont nécessaires et utiles pour le processus de la création.
Asakan : En tant qu’artiste, comment vous définiriez-vous? Comment êtes-vous parvenue à la finalisation de votre empreinte?
Tara Shakti : Il est toujours difficile pour un artiste de se définir. Et je suis encore loin d’avoir finalisé mon empreinte. D’une série à l’autre, il y a évidemment des valeurs et des thématiques récurrentes : le statut des femmes dans notre société ou bien encore le patrimoine Malgache, la connexion entre le Visible et l’Invisible… Mais mon art et mes techniques quant à elles sont en constante évolution.
Ma route est donc encore longue avant de parvenir à la finalisation de mon empreinte. Il y a des tâtonnements, suivis d’affirmations, et des questionnements mais progressivement je continue d’avancer.
Asakan : Quelles émotions vous stimulent? Quelle est l’œuvre phare de votre création?
Tara Shakti : Le deuil a longtemps stimulé mon processus de création, presque thérapeutique, la création étant un moyen de pouvoir se reconnecter à soi et à ses émotions. Il fut même un déclic dans l’élaboration de certaines de mes œuvres pour reprendre les mots de Louis Jouvet: « Mettre un peu d’art dans sa vie et un peu de vie dans son art… ». Aujourd’hui, je puise une partie de mon inspiration dans la colère que peut susciter en moi certaines formes d’injustices telles que les violences faites aux femmes et aux plus démunis. La série « Archives » est actuellement la série qui retranscrit le mieux le message que je souhaite porter. Cette série représente la fragilité et la force de la Femme. Elle montre des femmes assises portant un regard qui défie le spectateur malgré les violences qu’elles endurent ces femmes sont toujours là, bien présentes pour faire face et affronter leurs combats quotidiens. Leur lutte est psychologique, les blessures sont internes.
Asakan : Quel est le regard porté sur votre travail par le public? Par le milieu artistique?
Tara Shakti : J’ai aujourd’hui la chance de toucher un public très vaste que ce soit à travers des œuvres que j’ai pu exposer à New York, Rome ou bien encore à Paris au Carrousel du Louvre. Mon travail et mon implication dans l’art commencent d’être reconnus par le milieu artistique puisque j’ai eu l’honneur d’être récompensée, notamment au carrousel du Louvre, à New York, par Contemporary art Curator Magazine et récemment, j’ai reçu une médaille de reconnaissance de l’Ambassade de Madagascar en Italie.
Pour plus d’informations sur le travail de Tara Shakti, rendez-vous sur :
- Sur son site internet www.tarashakti-art.com.
- Et sur sa page Instagram @tarashakti_art.
Propos recueillis par : Olaréwadjou Elvis LALEYE.
Article publié pour la première fois sur le Facebook d’Asakan en novembre 2020.
