Trois grands rendez-vous d’art immanquables cette semaine entre le Bénin, le Brésil et le Nigéria. Les voici en quelques lignes !
« AKOTACE » – Cotonou
« AKOTACE », la première exposition individuelle de Léonel ZADJI, débute à Cotonou ce vendredi 7 novembre au Complexe Hôtelier Royal HNL. Un lieu choisi pour sa capacité à accueillir la pluralité des langages plastiques de l’artiste et la densité symbolique de son univers.
Pour l’artiste béninois né en 1997, cette exposition, qui est le fruit de plusieurs années de recherche et d’expérimentations autour du verre comme médium pictural, marque une étape essentielle dans son parcours plastique. Le projet se veut également un acte de partage et de transmission, une manière d’insuffler une dynamique nouvelle aux jeunes scènes contemporaines béninoises, à travers une approche picturale singulière et un parti pris esthétique résolument affirmé. Les notions d’identité, de fragilité et de transmission forment sa trame conceptuelle.
Ainsi, près d’une vingtaine d’œuvres seront présentées pour montrer comment le verre peut être un objet porteur de sens, mais aussi permettre de déconstruire les modèles préconçus du passage, de la filiation, et de la mémoire. Dans ce contexte, Léonel ZADJI s’est intéressé aux rites et cultes du milieu mahi, incorporant dans la fragilité du verre des éléments liés au deuil, à l’architecture et à une forme d’héritage immatériel propre à cette aire culturelle qui est installée au Sud et au Centre du Bénin. Le public est donc invité à réinterroger son rapport à l’appartenance, à ce qu’il croit sien, à ce dans quoi il se reconnaît, à ce par quoi il vient au monde — bref, à ce qui le définit comme humanité.
Placée sous la curation de Steven Coffi Adjaï, cette exposition exceptionnelle du jeune plasticien prendra fin le 5 décembre prochain.
Lieu : Complexe Hôtelier Royal HNL
Adresse : Akpakpa Sodjatinmè, 1ère rue à droite après le Ciné Concorde, Cotonou, Bénin
Plus d’informations : Royal HNL
« ESUON »– Salvador de Bahia
Du 31 octobre au 12 novembre se déroule à Salvador de Bahia au Brésil le projet transcontinental de résidences, d’expositions et de performances artistiques intitulé Eu Sou Um Oceano Negro (ESUON). Ambition : réactiver et honorer la mémoire de l’océan Atlantique, non plus comme une « route de l’esclavage » (la Traite transatlantique, qui a déporté environ 12,5 millions d’Africains entre le XVIe et le XIXe siècle), mais comme une matrice-océan et un « en-commun ».
L’approche retenue est ainsi volontairement pluridisciplinaire avec les artistes : Fabiana Ex-Souza, Delphine Diallo, Gaëlle Choisne, Nathalie Vairac, Aline Motta, Tabita Rézaire, Marie-Claire Messouma, Ami Weickaane dite Blue, Ngnima Sarr dite T.I.E., Laeïla Adjovi, Shai Andrade, Johanna Makabi, Luma Nascimento et Beya Gille Gacha. Pour Salimata Diop, l’une des deux curatrices de l’exposition-programmation, ces artistes « afro-descendantes et africaines, du Brésil, des Antilles, de Namibie, du Cameroun et d’ailleurs, se rassemblent pour former ensemble un cercle de guérison, de décontraction, de libération et d’émerveillement. »
Aussi, pour cette première étape d’ESUON, outre le fait que l’Institut Sacatar a déjà accueilli le 31 octobre la performance de Nathalie Vairac et les ateliers ouverts de cette dernière avec Shai, Aline Motta et Salimata Diop. Le 6 novembre, ce sera au tour du vernissage de l’exposition « Le Chemin de la Tortue » de Beya Gille Gacha à l’Alliance Française. Puis, le 7 novembre, la soirée d’inauguration officielle d’ESUON à la Casa Brafrica, précédée d’une performance de Nathalie Vairac et de celle de T.I.E. Respectivement les 8 11 et 12 novembre, se tiendront une table ronde pour une redéfinition de la pratique artistique afrocentrée et profondément spirituelle à la Casa Brafica, la performance piano Under The Sky de Salimata Diop au Théâtre du Goethe Institut, et une table ronde sur Atlantic Threads + Eu Sou Um Oceano Negro à Pivo Salvador.
Eu Sou Um Oceano Negro, c’est aussi des Projets Spéciaux, dont notamment un film documentaire de 52 minutes réalisé par Johanna Makabi et proposé en festival et en diffusion télé.
Après cette étape brésilienne, Eu Sou Um Oceano Negro se promet d’entamer une série de voyages au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Nigéria, au Cameroun, au Gabon et en Tanzanie entre 2026 et 2027 avec comme objectif de créer plusieurs résidences d’artistes dans divers pays et contextes culturels africains afin que les productions issues de ces résidences culminent in fine dans un nouveau Temple à Dakar.
Lieux : Sacatar Instituto, Casa Bráfrica, Casa do Benin, Alliance Française, Pivô Salvador, Zona Fluxus
Adresses : Itaparica et Salvador de Bahia, Brésil
Plus d’infos : ESUON
ART X Lagos, 10e Edition
Acier thermolaqué et fontaine
Courtesy de l’Artiste
La principale foire d’art d’Afrique de l’Ouest fondée par Tokini Peterside-Schwebig, ART X Lagos, célèbre ses 10 ans du 6 au 9 novembre. Pour cet anniversaire, la foire s’impose davantage dans le calendrier des collectionneurs et des amateurs d’art comme un rendez-vous incontournable juste après les foires londoniennes et la Paris Art Week, avec principalement près d’une vingtaine de galeries dont la Galerie Mam, Ko, Tiwani Contemporary, Nike Art Gallery, O’DA ART, et plus d’une centaine d’artistes.
Au-delà d’un simple évènement commercial dédié à l’art, ART X Lagos est aussi une plateforme dynamique qui promeut la culture contemporaine africaine et de sa diaspora grâce à une programmation audacieuse et multidisciplinaire. Ainsi, cette année, les visiteurs pourront devenir co-créateurs d’un nouvel archivage qui honore le passé, célèbre le présent et envisage l’avenir avec le photographe nigérian Peter John Chukwu dans un décor digne d’un jardin lagosien des années 1960. Des écoliers et collégiens de la capitale économique du Nigéria sont également attendus sur la foire, ainsi que des artistes émergents pour un atelier pratique de la rédaction de portfolio, des possibilités de financements de projets et le développement d’une visibilité à l’international.
Enfin, comme à l’accoutumée, des expositions et installations dont « Bi’a o Ku I Se O Tan » de Temilayo Ogunbiyi et « Asoebi » de Sokari Douglas Camp ; une bibliothèque qui retrace à l’aide d’ouvrages l’histoire de Lagos, sa géographie et ses habitants ; des masterclass, des visites guidées ; et, les fameux programmes ART X Talks avec ses différentes tables rondes, Art X Cinéma et ses projections de films, et ART X Live avec des jeunes artistes chanteurs de la scène musicale nigériane.
Lieu : Federal Palace
Adresse : Lagos, Nigeria
Plus d’infos : https://www.artxlagos.com
La Rédaction.
