
Photo : Andrea Avezzu Courtesy of La Biennale di Venezia
Après un report d’une semaine suite à la disparition soudaine de sa commissaire, la Biennale di Venezia a annoncé, aujourd’hui, depuis la Sala delle Colonne de Ca’ Giustinian, à San Marco, que sa 61e exposition internationale d’art se tiendra sous le thème : In Minor Keys de Koyo Kouoh. Ce sera du samedi 9 mai au dimanche 22 novembre 2026 aux Giardini, à l’Arsenale et dans divers lieux du centre historique de Venise, avec la contribution des conseillers Gabe Beckhurst Feijoo, Marie Helene Pereira et Rasha Salti, du rédacteur en chef Siddhartha Mitter et de l’assistant Rory Tsapayi, qui sont des professionnels sélectionnés et directement impliqués par l’illustre disparue.

Photo : Andrea Avezzu Courtesy of La Biennale di Venezia
Au-delà de ce thème, la 61ème Biennale d’Art de Venise se veut ainsi un hommage bien mérité à sa commissaire. « Avec le soutien total de la famille de Koyo Kouoh, La Biennale di Venezia a décidé de réaliser son exposition. Elle le fera en suivant le projet tel qu’elle l’a conçu et défini, dans le but de préserver, d’améliorer et de diffuser largement ses idées et le travail qu’elle a poursuivi avec tant de dévouement jusqu’à la fin », peut-on lire dans le communiqué de presse publié à cette occasion.
« In Minor Keys, en musique, fait allusion à la fois à la structure d’une chanson et à ses effets émotionnels. C’est une idée riche, si riche qu’elle déborde rapidement de sa définition technique et se répand en métaphores. Elle convoque des états d’âme, le blues, le call-and-response, la morna, le second line, la complainte, l’allégorie, le chuchotement. Les tonalités mineures refusent la grandiloquence orchestrale et les marches militaires au pas de l’oie et s’animent dans les tonalités calmes, les fréquences basses, les bourdonnements, les consolations de la poésie, tous les portails de l’improvisation vers l’ailleurs et l’autrement. », explique Koyo Kouoh dans la note curatoriale qu’elle a soumise à La Biennale avant sa mort subite.
Elles demandent, continue-t-elle, « une écoute qui sollicite les émotions et les soutient en retour. Les touches mineures, ce sont aussi les petites îles, les mondes au milieu des océans avec des écosystèmes distincts et infiniment riches, des vies sociales qui s’articulent, pour le meilleur et pour le pire, dans des formes politiques et des enjeux écologiques beaucoup plus vastes. Ici, l’évocation de la clé et de l’île s’étend à un archipel d’oasis : jardins, cours, enceintes, lofts, pistes de danse – les autres mondes que les artistes créent, les univers intimes et conviviaux qui rafraichissent et soutiennent même dans les moments terribles ; en fait, surtout dans les moments terribles. Une exposition qui invite à écouter les signaux persistants de la terre et de la vie, à se connecter aux fréquences de l’âme. Si, en musique, les tonalités mineures sont souvent associées à l’étrangeté, à la mélancolie et à la tristesse, ici, c’est la joie, le réconfort, l’espoir et la transcendance qui se manifestent. »
Des notes bienvenues tant elles portent la parole de pratiques artistiques qui ouvrent des portails, rafraichissent et nourrissent, qui incitent à la relation et au rapport, qui font avancer le concept et la forme à travers des réseaux et des écoles compris librement et de manière informelle.
Tous les détails du projet – y compris la liste des artistes invités à l’exposition internationale, l’identité graphique, la conception de l’exposition et la liste des pays participants à la 61e exposition – seront annoncés lors de la présentation habituelle qui se tiendra à Venise le mercredi 25 février 2026.
Cette 61e édition de la plus prestigieuse manifestation internationale d’art contemporain au monde comprendra également une sélection d’événements collatéraux, proposés par des institutions et organisations internationales, qui présenteront leurs expositions et initiatives dans toute la ville.
La Rédaction.