Et hop, ça repart !

On y est, en effet. Après presque deux mois de silence, de repos, d’écritures diverses, et de mise en page pour préparer la sortie de notre ouvrage « Coups de Cœur, Tome 1 », c’est le retour pour partager avec vous le regard de l’Afrique sur l’art dans notre temps et le monde tel qu’il va.

Theresah Ankomah, « What Do You See », 2025. Installation
Crédit Photo : Levi Fanan, Natt Fefjar / Fondation Biennale de Sao Paulo

Mais il faut bien l’admettre, le génocide des Palestiniens de Gaza en mondovision, la guerre fratricide en Haïti, au Soudan et en République Démocratique du Congo, les élans de xénophobie au Gabon et dans certains pays africains, le déni de démocratie et de liberté d’expression qui se propage alors que la démocratie et la liberté d’expression ont pourtant favorisé l’expression d’une créativité artistique foisonnante et plurielle au lendemain du renouveau démocratique de 1990 font déjà douter de 2026.

A cela, il faut ajouter l’essoufflement du modèle traditionnel de galerie. A Cotonou, deux galeries et un espace d’art et pas des moindres dans l’écosystème local ont fermé leurs portes dans les derniers mois. A Abidjan, Dakar, Accra, Lagos, Kinshasa, Marrakech, Alger, on tient le coup, mais jusqu’à quand ? En Europe, de grandes enseignes ou galeries de nom font le maximum de chiffres d’affaires et les plus petites comme d’autres plus connues mettent aussi progressivement la clé sous le paillasson.

Cette morosité ne peut s’expliquer juste que par la loi du marché. Car il en va de la diffusion du travail des artistes contemporains. Notamment de ceux qui entrent sur le marché ou qui, nombreux, essaient de se faire une place depuis quelques années.

La bonne nouvelle de cette rentrée vient du Brésil où le Camerounais Bonaventure Soh Bejeng Ndikung Edo, avec son équipe curatoriale composée d’Alya Sebti, Anna Roberta Goetz, Thiago de Paula Souza et Keyna Eleison, ont tenu le pari d’une 36e Biennale de Sao Paulo réussie. A cet effet, les visiteurs pourront découvrir, jusqu’au 11 janvier 2026, au pavillon Ciccillo Matarazzo, les œuvres des 120 artistes et duos présentés à l’occasion de cette biennale titrée cette édition « Nem todo viandante anda estradas – Da Humanidade como Pratica » / « Tous les voyageurs ne marchent pas sur des routes – De l’Humanité comme Pratique », d’un vers de la poétesse brésilienne Conceiçao Evaristo (née en 1946). Comme métaphore des rencontres entre les cultures, les personnes, les êtres animés et inanimés, ainsi que de ce que nous pouvons apprendre les uns des autres.

Plusieurs évènements seront particulièrement au cœur de tout l’espoir du monde de l’art africain contemporain cette saison : la foire Also Known As Africa (AKAA) qui célèbre ses dix ans du 24 au 26 octobre 2025 à Paris, ART X Lagos dont ce sera également le dixième anniversaire du 6 au 9 novembre, l’inauguration en janvier 2026 d’une série de musées à Ouidah, Abomey et Porto-Novo au Bénin, la foire 1 : 54 Marrakech qui revient du 31 janvier au 2 février, la 61e Biennale di Venizia du 9 mai au 22 novembre en hommage à Koyo Kouoh et aux notes mineures, puis le grand retour à ses traditionnelles dates de mai-juin de la Biennale de l’Art Africain Contemporain de Dakar. Reste à savoir si ces manifestations créeront le choc suffisant pour faire bouger les lignes…

Belle rentrée à Toutes et à Tous !

Olaréwadjou Elvis LALEYE.

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