Surnommée « celle qui dessine les pieds », Anne-Marie Akplogan est l’une des jeunes artistes émergentes de la scène artistique béninoise. Elle fait partie de la cinquantaine d’artistes venus du Niger, du Nigeria, du Togo, de la Côte d’Ivoire et du Bénin qui participent à la 5e Edition de WEKRE, marché international d’art contemporain de Ouagadougou qui s’est tenue dans la capitale burkinabè du 18 au 24 novembre derniers. A cette occasion, elle a accepté répondre à notre traditionnel questionnaire en sept questions.
Coup de Cœur.

Asakan : Pour commencer notre entretien, pouvez –vous vous présenter ?
Anne-Marie Akplogan : À L’état civil, je me nomme AKPLOGAN Marie-Elise Anne-Marie Massavo née en 1997. Je suis une artiste plasticienne béninoise qui a maintenu pour nom d’artiste : Akplogan Anne-Marie. Je vis et travaille au Bénin, principalement dans la ville de Cotonou.
J’ai eu à faire mes études (primaires, secondaires et universitaires) dans une même ville, celle d’Abomey-Calavi.
Asakan : Quelle définition faites-vous de l’art ? Comment percevez-vous l’art contemporain ?
Anne-Marie Akplogan : Pour moi, l’art est une expression spécifique qui consiste à créer chez l’homme un état de sensibilité et d’éveil plus ou moins lié aux sens humains que sont l’ouïe, l’odorat, le toucher et la vue selon des règles bien définies.
L’art contemporain par contre est cette forme d’expression qui ne suit pas forcément les règles, les normes et laisse une liberté totale au créateur, à l’artiste qui, selon sa sensibilité transmet des émotions au public.
Asakan : Quand avez-vous su que vous consacriez votre vie à l’art ?
Anne-Marie Akplogan : En fin de cycle secondaire, en classe de terminale, pendant les cours où toute occasion qui s’offrait à moi, je prenais du plaisir à gribouiller des tenues dames, des fleurs et autres dans un cahier que j’affectionnais particulièrement. Alors, après l’obtention du baccalauréat en 2017, je me suis inscrite à l’université d’Abomey-Calavi dans la filière Arts-Plastiques de l’Institut National des Métiers d’Art et d’Archéologie et de la Culture (INMAAC). Je n’ai pas attendu la fin de mon cursus universitaire pour me lancer dans la vie professionnelle artistique, et depuis, je m’accroche de mon mieux pour me frayer un chemin.

Avec l’aimable courtoisie de l’artiste.

Avec l’aimable courtoisie de l’artiste.
Asakan : En tant qu’artiste, comment décririez-vous votre art ? Comment êtes-vous parvenu à la finalisation de votre empreinte ?
Anne-Marie Akplogan : Ma démarche artistique est basé sur le concept de la marche de l’être humain qui, pour moi, fait de ce dernier un éternel marcheur en ce sens qu’il constitue non seulement un moyen de locomotion pour l’être vivant, mais aussi est l’expression de sa beauté et surtout sa carte d’identité. Ainsi, je m’interroge à travers cela sur : D’OÙ ? VERS OÙ ? VERS QUOI ? Et, du COMMENT ABOUTIRA LA MARCHE ?
Avant d’en arriver à ce concept, j’ai essayé un peu de tout mais un élément revenait le plus souvent dans mes créations artistiques. Il s’agit du pied humain. Inconsciemment les pieds ont commencé par apparaître dans mes créations au cours de mon stage académique auprès de l’un de mes professeurs d’art en 2021. J’en ai pris conscience seulement en 2023 auprès d’un aîné. C’est ce dernier qui a attiré mon attention là-dessus et m’a encouragée à explorer ce sujet. Petit à petit, j’ai commencé par y travailler et voilà où j’en suis.

Avec l’aimable courtoisie de l’artiste.

Avec l’aimable courtoisie de l’artiste.

Avec l’aimable courtoisie de l’artiste.

Avec l’aimable courtoisie de l’artiste.

Avec l’aimable courtoisie de l’artiste.
Asakan : Quelles sont vos inspirations artistiques, vos influences ? Les thèmes et émotions que vous essayez de transcrire dans vos œuvres ?
Anne-Marie Akplogan : Mes inspirations artistiques partent d’abord de mon histoire, de mon parcours, puis proviennent de mon entourage, de mes pensées sans oublier mes discussions avec autrui.
Ma démarche artistique me permet de toucher à tout sujet : la nature, les relations humaines, l’homme face à lui-même, les guerres, la société, l’immigration, les émotions humaines, etc.
À travers mes œuvres, j’interpelle la conscience humaine quant à ses actes qui peuvent paraître négligeables voire bénins mais qui ne sont pas sans impact sur qui il est, son environnement et son avenir.
Asakan : Quel est le regard porté sur votre travail par le public ? Par le milieu artistique ?
Anne-Marie Akplogan : Au cours des rencontres artistiques telles que les vernissages, les visites d’ateliers, les visites des espaces culturels, je reçois souvent des encouragements, des félicitations et des témoignages positifs sur mon travail. Il y a également certains questionnements venant du public qui m’interpellent et m’incitent à m’ouvrir davantage à d’autres perspectives.
Mes pairs d’ici et d’ailleurs me donnent des retours assez intéressants. Il faut noter que ma démarche artistique et mes créations assez particulières touchent plus d’un qui trouvent que j’ai un large champ d’exploration et m’encourage à creuser d’avantage et à donner encore plus le meilleur de moi-même.
Asakan : Quels conseils aimeriez-vous transmettre à d’autres jeunes désireux de se lancer dans l’art ?
Anne-Marie Akplogan : Il faut qu’ils aient de la passion d’abord pour l’art et qu’ils cultivent la patience.
On ne se lance pas dans ce milieu parce qu’un parent ou une connaissance le fait et que ça lui marche bien. Il faut se définir une ligne, et ceci vient avec le temps et la volonté de toujours s’améliorer afin de mieux s’affirmer.
Éviter de faire de l’à peu près, et donc s’appliquer, beaucoup se documenter, s’auto-discipliner parce qu’avant de briser les normes, il faut savoir ce qui existait déjà.
Pour plus d’informations sur le travail d’Akplogan Anne-Marie,
- son Instagram : https://www.instagram.com/akploganannema
- son LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/anne-marie-akplogan
La Rédaction.