Carla Gueye, lauréate du Grand Prix BiSO 2025

A l’issue d’une résidence de création de quatre semaines et du vernissage de l’exposition qui a eu lieu le 20 novembre au FESPACO de Ouagadougou en présence de l’ambassadeur de l’Union européenne et du représentant du Ministre de la Culture du Burkina-Faso, l’artiste pluridisciplinaire franco-sénégalaise Clara Gueye, a remporté le Grand Prix de la 4e Biennale de Sculpture de Ouagadougou pour son oeuvre intitulée « Porosité(s) » qui aborde le corps féminin comme un territoire sensible, traversé de tensions et de métamorphoses.

Carla Gueye et son oeuvre « Porosité(s) », 2025
Technique mixte : chaux, sable, bronze à la cire perdue, terre cuite
Courtesy of BISO

Composée de deux formes en dialogue, une porte et un awalé, l’œuvre questionne la limite entre disparition et enracinement. La porte révèle une silhouette creuse, empreinte de mains modelées en terre cuite et de pas suspendus au seuil, témoins d’un passage, d’un corps en devenir. En vis-à-vis, « Je suis un awalé » s’enfonce dans la matière évoquant un corps fertile traversé d’injonctions, de désirs et de résistances. Ici, la frontière devient membrane : un espace poreux où le féminin s’affirme dans la transformation.

Née à Angoulême en 1997 d’une père sénégalo-français et d’une mère italiano-vietnamienne et basée à Paris, Carla Gueye est une artiste plasticienne diplômée d’un DNESP de l’Ecole Supérieure Nationale d’Art de Cergy en 2022. Dans son travail, elle explore les sujets de l’intime, de la figure féminine, du métissage et de la mémoire, en s’intéressant aux saviors-faire traditionnels et artisanaux incluant les techniques de sculpture, du textile et de l’installation. Par ailleurs, elle est aussi membre du collectif afro-féministe Not Manet’s Type (NMT) en référence à l’Olympia de Manet telle que revisitée dans l’exposition Le Modèle Noir au Musée d’Orsay en 2019.

Lancé en 2019 en même temps que la Biennale de Sculpture de Ouagadougou, le Grand Prix récompense à chaque édition un ou une artiste ayant effectivement été en résidence à Ouagadougou dans le cadre de cette biennale et dont l’oeuvre créée et présentée au public a été jugée remarquable parmi toutes, selon un jury indépendant et conformément au thème retenu. Les lauréats précédents sont Sadikou Oukpedjo (2023), Oumar Ball (2021), ainsi que Beya Gille Gacha et Adejoke Tugbiyele (2019).

Les quatre autres prix de BISO 2025 à savoir le Prix de la Galerie CHRISTOPHE PERSON, le Prix d’encouragement, le Prix spécial AKAA et le Prix de la Fondation Donwahi ont été respectivement décernés au Collectif BOGOKÉ, association d’artisans burkinabés et de l’artiste Kéké pour leur oeuvre intitulée « Nomad/ No Mad », à l’artiste burkinabé Mohamed Ouedraogo pour son oeuvre « Immigration clandestine », encore au Collectif BOGOKÉ, et enfin à l’artiste marocaine Ghizlane Sahli pour son oeuvre « Paga ».

Le Collectif Bogoke et leur oeuvre « NOMAD/NO MAD », 2025
Courtesy of BISO
Mahomed Ouedraogo et son oeuvre « Immigration clandestine », 2025
Installation
Courtesy of BISO
Ghizlane Sahli et son oeuvre « Paga », 2025
Technique mixte : bronze à la cire perdue, pagne tissé, alvéoles, déchets plastiques brodés de fil de soie
Courtesy of BISO

Le jury était composé de Ousseynou Wade, ancien secrétaire général de la Biennale de l’Art Africain Contemporain de Dakar, Sitor Senghor, directeur artistique de la foire AKAA, Ila Donwahi de la Fondation Donwahi, Olivia Fahmy de la Fondation Gandur pour l’art et du directeur du FESPACO, Alex Moussa Sawadogo.

La Rédaction.

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