Née en 1977 à Brooklyn, New York, l’artiste photographe afro-américaine Nona Faustine (née Simmons) est décédée, dans sa ville natale, le jeudi 20 mars dernier à l’âge de 48 ans, a annoncé la galerie Higher Pictures qui la représente, sans que les causes de sa mort ne soient révélées.

Diplômée de la School of Visual Arts et ayant suivi le programme de maîtrise en Beaux-Arts du International Center of Photography au Bard College, elle s’est faite connaitre pour sa célèbre « White Shoes » (2012-21), pour laquelle elle s’est photographiée portant à peine plus qu’une paire de talons hauts blancs et plus tard un jupon dans les cinq lieux de la ville de New York où, historiquement, des personnes noires avaient été amenées, vendues ou enterrées. Une manière pour elle de mettre en lumière les histoires afro-américaines marginalisées, le traumatisme caché causé par la traite transatlantique des esclaves et les questions portant sur l’identité, l’histoire et la représentation.
« J’ai essayé de communier avec les forces du pouvoir et les esprits dont j’étais sûre qu’ils existaient, alors que je me tenais là, nue, enchaînée, en escarpins blancs, sur un bloc de bois de la rue Water », a écrit Faustine dans un texte datant de 2021 qui documente la série. « J’ai regardé les gens passer devant moi dans leurs voitures comme si moi, une femme noire, debout nue au milieu de la rue, n’était même pas là du tout. ». Mais précisait, dans un interview, l’artiste qui a bénéficié en 2024 de sa première grande exposition muséale au Brooklyn Museum : « Les chaussures blanches ne parlent pas seulement d’esclavage, de souffrance et de chagrin. En montrant mon corps de cette manière, je passe par différentes étapes. Vous me voyez à Wall Street sur ce bloc d’esclaves, mais vous me voyez aussi dans d’autres endroits où je suis puissante et où ma nudité est comme une armure. Je vous confronte à ce grand corps charnu, et c’est quelque chose qui doit être célébré – un corps qui a porté un enfant, un corps qui a donné naissance, un corps qui est féminin, et un corps qui est la joie. »

Courtesy the artist and Higher Pictures Generation
Artiste de la première session de la Résidence Black Rock Senegal de Kehinde Wiley en 2020, ses travaux ont été publiés dans des titres tels que le New York Times, The Guardian, le New Yorker Magazine, le Los Angeles Times, Artforum, le Huffington Post, Hyperallergic, et The Guardian.
Récompensée du NYSCA/NYFA Fellowship, du Colene Brown Award, et du Anonymous Was A Woman et Finaliste de la Outwinn Boochever Competition de la National Portrait Gallery en 2019, ses œuvres figurent dans de nombreuses collections et ont été exposées au Andy Warhol Museum à Pittsburgh, au Musée afro-américain de Philadelphie, au Studio Museum de Harlem, au Schomburg Center for Black Research à Harlem, à l’International Center of Photography, à la National Portrait Gallery…
Paix à l’âme de l’Artiste.
La Rédaction.