On connait, entre autres, son exceptionnelle exposition « Mémoria : récits d’une autre Histoire » qui a été présentée au FRAC Nouvelle-Aquitaine MECA de Bordeaux, au Musée des Cultures Contemporaines Adama Toungrana (MuCAT) d’Abidjan, au Musée National du Cameroun à Yaoundé et à la Fondation H à Antananarivo, et qui a permis de découvrir les travaux de plus d’une trentaine de femmes artistes d’Afrique et de sa diaspora… On connait aussi sa plateforme TheArtMomentum qu’elle a cofondée avec sa compatriote française Céline Seror… On comptera désormais à son actif les Rencontres de la Photographie d’Arles. Car, Nadine Hounkpatin a été désignée commissaire associée du Prix Découverte Fondation Louis Roederer pour l’édition 2026.

Crédit Photo : Chiara Santarelli
Le célèbre festival de photographie justifie ce choix par le fait que « depuis 2021, les Rencontres d’Arles associent au Prix Découverte les organisations qui accompagnent les artistes émergents : espaces associatifs, lieux indépendants, artistes run-spaces, lieux de monstrations aux formes hybrides ; galeries ; institutions ; fondations (…) qui réalisent un vrai travail de défricheur, repèrent et accompagnent les artistes. Ces organisations, qui sont des actrices importantes qui défendent la photographie et les artistes, se font ainsi relais, découvreuses, pour présenter au Prix Découverte des artistes dont elles ont identifié, suivi, et/ou accompagné les travaux.
Ces structures peuvent proposer pour le Prix Découverte un projet d’exposition d’une ou d’un artiste qu’elles défendent ; et dont le travail a été récemment découvert ou mérite de l’être auprès d’une audience internationale. »
Quant à Nadine Hounkpatin (née à Bohicon au Bénin et vivant et travaillant entre Paris, l’Afrique et ses diasporas), elle a ressorti, en guise d’avant-propos de l’exposition qu’elle proposera à Arles, un extrait d’un texte de 2023, écrit avec Ronan McKenzie dans une Introduction à Carrie Mae Weems, et qui interroge la photographie comme « la meilleure façon de dire la vérité… ».
On peut y lire notamment : « Il s’agirait d’attendre de la création photographique un acte de narration éthique, où les vérités se construisent dans la justesse des récits pluriels, pour aujourd’hui et pour demain.
Et si les vérités n’étaient pas des concepts statiques à exhumer, mais des processus dynamiques à construire ?
Et si une meilleure façon de les dévoiler résidait non pas dans une fidélité factuelle illusoire, souvent filtrée par les prismes des mémoires et de la représentation, mais dans une relecture poétique et critique ?
La photographie, historiquement liée à la preuve et à la fixation du réel, devient ici le terrain d’investigation de cet appel à projet qui se propose d’examiner la capacité qu’ont les artistes contemporains à détourner l’image : non plus pour seulement fixer le passé, mais pour le mettre en mouvement.
Comment transforment-ils mémoire et souvenir en ressources créatives vives, résolument tournées vers le futur et ses nouveaux récits ? »
Vivement la 57e édition des Rencontres de la Photographie d’Arles du 6 juillet au 4 octobre 2026 !
La Rédaction.