Artiste qualifié de « peintre de la condition humaine », Jean David Nkot est né en 1989 à Douala où il vit et travaille, et a obtenu une licence en dessin et peinture de l’Institut des Beaux-Arts de Foumban, dans la Région Ouest du Cameroun. Son travail fait le pont entre l’exploitation des matières premières (métaux précieux, cultures de rente) en Afrique et les enjeux économiques comme politiques qui l’accompagnent, avec un accent particulier sur les figures marginalisées. Et ce n’est pas sans raison, car pour pouvoir faire preuve de bienveillance, il faut avoir vécu peu ou prou les mêmes travers.
Il est notre Coup de Cœur.

Photo : Antoine Tempé.
Asakan : Pour commencer notre entretien, pouvez –vous vous présenter ?
L’Artiste : Je me nomme Nkot Jean David. Je suis un artiste plasticien camerounais vivant et travaillant depuis la ville de Douala.
Asakan : Quelle définition faites-vous de l’art ? Comment percevez-vous l’art contemporain ?
L’Artiste : L’art est une expérience humaine où les émotions se croisent pour donner vie aux imaginaires créatifs. Ma perception de l’art contemporain est celle du champ des possibles où il n’y a pas de limite à la création.
Asakan : Quand avez-vous su que vous consacriez votre vie à l’art ?
L’Artiste : Le choix de consacrer ma vie à l’art n’a pas été facile pour moi car déjà mes parents ne voulaient rien entendre. Tout a commencé avec le fait où j’étais obligé de payer mes camarades pour reproduire des dessins de matières scientifiques (biologie) parce qe j’étais nul en dessin.
Un jour, lors de la remise d’un devoir, je me trouvais sans le mien malgré que j’avais payé celui qui devait le faire. J’ai donc décidé de me rapprocher des amis qui dessinaient bien en classe et d’apprendre. C’est ainsi que tout est parti.
A l’Ecole des Beaux-Arts où je suis rentré plus tard, il y avait aussi beaucoup de contraintes d’ordre social et économique et des risques à prendre et à assumer, mais avec le temps et l’accompagnement de mes mentors, dont notamment Hervé Youmbi, je suis là et je fais mon chemin.
Asakan : En tant qu’artiste, comment décririez-vous votre art ? Comment êtes-vous parvenu à la finalisation de votre empreinte ?
L’Artiste : (Sourires) Je vais laisser le soin aux critiques et historiens de l’art de décrire ce que je fais. Pour moi, j’essaie de faire des choses, de poser un certain nombre d’actes qui résulte de questions et de préoccupations sociales, économiques et écologiques et qui donnent vie à des imaginaires qui sont matières à penser sur notre société
En ce qui concerne mon empreinte, je pense à mon avis qu’elle est encore en développement.
Asakan : Quelles sont vos inspirations artistiques, vos influences ? Les thèmes et émotions que vous essayez de transcrire dans vos œuvres ?
L’Artiste : Mes inspirations proviennent de la société où je vis, des vibrations du monde, de mes lectures, des échanges… et mes influences sont esthétiquement d’ordre classique et moderne (renaissance, baroque, réaliste…), mais aussi des artistes comme Hervé Youmbi, Jean-Marc Kante, Salifou Lindou, Ruht Afane Belinga, Jenny Séville, Philippe Pascua et Francis Becon qui m’ont fascinés dans leurs pratiques mais aussi par leurs propos.
Les thèmes que je développe prennent leur essence sur les impacts de la violence dans notre société contemporaine en prenant appui sur des sujets tels que l’immigration, l’économie, l’écologie, l’histoire des peuples noirs comme prétexte pour soulever cette question de violence sur les corps et les espaces.
Je souhaite transmettre toute forme d’émotions mais que chaque spectateur pourrait définir selon son vécu et son histoire.

Courtesy de l’Artiste

Acrylique et sérigraphie sur toile, 200 x 190 cm
Courtesy de l’Artiste

Acrylique et sérigraphie sur toile, 200 x 180 cm
Courtesy de l’Artiste

Acrylique et sérigraphie sur toile, 300 x 200 cm
Courtesy de l’Artiste

Acrylique et sérigraphie sur toile, 300 x 200 cm
Courtesy de l’Artiste

Acrylique et sérigraphie sur toile, 200 x 170 cm
Courtesy de l’Artiste

Acrylique, encre de Chine et sérigraphie sur toile, 300 x 200 cm
Courtesy de l’Artiste
Asakan : Quel est le regard porté sur votre travail par le public ? Par le milieu artistique ?
L’Artiste : Ils trouvent que c’est un travail très engagé et très politique par les sujets que je développe et que visuellement il y’a cette présence du corps et des regards qui interpellent et, parfois, qui dérangent.
Asakan : Quels conseils aimeriez-vous transmettre à d’autres jeunes désireux de se lancer dans l’art ?
L’Artiste : Juste le travail acharné, la patience, être vrai dans sa pratique artistique et dans son être puis, aimer ce que l’on fait.
Pour plus d’informations sur le travail de Nkot Jean David,
La Rédaction.