Coup de Cœur avec l’Artiste Plasticien Algérien Mizo

Personnage incontournable de la scène artistique et contemporaine algérienne de par ses prises d’initiatives et sa participation à plusieurs expositions nationales et internationales, Mizo est un artiste autodidacte qui vit et travaille à Alger d’où il puise son inspiration et son aspiration. La vie, l’existence humaine, le temps, les migrations et ses perspectives dans la société algérienne d’aujourd’hui sont ainsi au cœur de ses réflexions.

Coup de Cœur.

Portrait de Mizo

Asakan : Pour commencer notre entretien, pouvez-vous vous présenter ?

L’Artiste : Je suis artiste plasticien, un observateur attentif du monde et de la société dans laquelle je vis. J’analyse et conceptualise mes constats humains, religieux, sociaux, politiques et économiques.

Je n’hésite jamais à naviguer entre différents médiums — de la peinture à la photographie, en passant par la vidéo d’art — afin d’exprimer pleinement mes idées et me réinventer, tout en gardant une grammaire artistique cohérente.


Asakan : Quelle définition faites-vous de l’art ? Comment percevez-vous l’art contemporain ?

L’Artiste : L’art est pour moi une extension de mon être, de mes émotions, de ma curiosité. Il reflète mon évolution personnelle.

Quant à la question de l’art contemporain, je pense que l’art est art, tout simplement. Il s’agit de marquer son époque, de savoir l’exprimer avec justesse, en étant pleinement connecté à son élan créatif.


Asakan : Quand avez-vous su que vous consacreriez votre vie à l’art ?

L’Artiste : J’ai toujours été attiré par l’image, de manière instinctive, même si mon environnement d’enfance était en décalage avec mes aspirations. Mais, quand quelque chose est ancré en nous, cela finit par couler de source. Et mes efforts constants ont fait de l’art une priorité dans ma vie. Aujourd’hui, je fais mieux : créer, c’est aussi naturel pour moi que parler ou respirer.


Asakan : En tant qu’artiste, comment décririez-vous votre art ? Comment êtes-vous parvenu à la finalisation de votre empreinte ?

L’Artiste : Mon travail est résolument hybride : les médiums dialoguent et s’enrichissent mutuellement. La peinture nourrit la photographie, qui elle-même inspire la céramique, le tout guidant la vidéo.

L’esthétique occupe aussi une place essentielle dans ma démarche — une esthétique qui porte du sens. Rien n’est laissé au hasard, sauf lorsque l’accident devient volontaire, comme en céramique, où l’imprévu peut révéler des résultats plus intéressants que la perfection elle-même.


Asakan : Quelles sont vos inspirations artistiques, vos influences ? Les thèmes et émotions que vous essayez de transcrire dans vos œuvres ?

L’Artiste : L’identité humaine, dans toute sa richesse et sa diversité, reste ma première source d’inspiration. Le comportement, l’histoire personnelle et collective nourrissent également mes langages visuels. Et même lorsque je raconte des récits locaux, je le fais avec des codes universels, compréhensibles par un public international.


© Mizo, « Identity ». Courtesy de l’Artiste
© Mizo, « Identity ». Courtesy de l’Artiste
© Mizo, « Résilience ». Courtesy de l’Artiste
© Mizo, « Purification ». Courtesy de l’Artiste
© Mizo, « L’Opéra d’Afrique ». Courtesy de l’Artiste
© Mizo, « Schizography ». Courtesy de l’Artiste
© Mizo, « Sans Titre ». Courtesy de l’Artiste

Asakan : Quel est le regard porté sur votre travail par le public ? Par le milieu artistique ?

L’Artiste : Mon processus est simple : je raconte la vie contemporaine de mon pays et du monde, en reconstruisant les faits de manière esthétique. Ce que je propose au public, c’est une expérience visuelle, mais aussi une matière à fouiller, à interpréter — comme des archéologues face à une trace du passé.

Mon travail intrigue parce qu’il évolue constamment, que ce soit par les concepts ou les techniques. J’aime me réinventer, et ce mouvement perpétuel suscite chez le public l’envie de découvrir davantage.


Asakan : Quels conseils aimeriez-vous transmettre à d’autres jeunes désireux de se lancer dans l’art ?

L’Artiste : Le seul conseil que je me donne à moi-même, et que je partage avec les autres artistes, c’est de pratiquer son art jour et nuit, de l’assumer pleinement sur tous les plans, de s’y investir corps et âme… et surtout, d’éviter de devenir un “artiste du week-end”.

Pour plus d’informations sur le travail de Mizo,

La Rédaction.

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