Venice Voisin, de son vrai nom Valérie Voisin, est une artiste peintresse née dans le Sud de la France avant de s’exiler à Königstein en Allemagne d’où elle mène son œuvre vers la liberté. Pour nous relier, telle une alchimiste sans paroisse ni chapelle, à l’innocence, la couleur, la nature, la vie, l’humain.
Coup de Cœur.
Photo : DR.
Asakan : Pour commencer notre entretien, pouvez-vous vous présenter ?
L’Artiste : Je m’appelle Venice Voisin, Peintresse autodidacte française.
Je suis née à Montpellier d’une mère franco-italienne et d’un père français. À l’état civil c’est Valérie Voisin.
Je vis et travaille en Allemagne près de Frankfurt am Main.
Venice, mon prénom d’artiste fait écho à Venice Beach en Californie, lieu emblématique de liberté et de créations où les frontières entre art et vie se brouillent. C’est un état d’esprit dans lequel je me reconnais profondément. C’est aussi un clin d’œil à mes origines italiennes.
En parallèle, je travaille à mi-temps comme French Nanny où j’enseigne le français et l’art aux enfants que j’accompagne.
Asakan : Quelle définition faites-vous de l’art ? Comment percevez-vous l’art contemporain ?
L’Artiste : Pour moi « l’art est l’innocence de l’âme « . C’est une manière directe de dire que l’art est une expression pure, authentique et sans calcul de ce qui habite l’être intérieur. L’innocence ici n’est pas de la naïveté ; c’est une sorte de langage brut de l’âme comme celui d’un enfant qui crée sans se demander si c’est bien ou vendeur. Cela peut signifier aussi que dans l’acte artistique l’âme retrouve une forme de liberté originelle, elle ne triche pas, elle se dévoile.
L’art contemporain me fascine car il est à la fois varié et étendu, ouvert au monde ; il pose des questions, qui peuvent être, déroutantes, intellectuelles, visionnaires, spirituelles, engagées, nouvelles et fantastiques, avec de grands yeux écarquillés.
Asakan : Quand avez-vous su que vous consacriez votre vie à l’art ?
L’Artiste : Depuis toujours, l’art m’a attirée. Curieuse et passionnée, j’ai exploré diverses formes d’expressions dont l’art numérique en 2005 à Nice, où je résidais. Cette expérience a été déterminante. Elle m’a permis d’affiner mon regard, d’enrichir ma sensibilité visuelle et d’alimenter ma démarche artistique.
C’est naturellement que j’ai décidé de me consacrer à la peinture, en quête d’une approche plus tangible et authentique. J’ai réalisé mon premier tableau en 2015 à Königstein en Allemagne. Je venais d’un monde numérique, mais je sentais depuis un moment que j’avais besoin d’évolution, de poser les mains sur une toile. J’ai alors commencé à peindre sans méthode, sans attente, juste pour faire parler la matière. Le résultat était abstrait, presque un hasard. Ce n’était pas encore moi. J’ai continué à chercher, tâtonner, tenter, coller…jusqu’à ce que surgissent des figures.
Asakan : En tant qu’artiste, comment décririez-vous votre art ? Comment êtes-vous parvenue à la finalisation de votre empreinte ?
L’Artiste : Mon art est figuratif, instinctif, très connecté au vivant. C’est une peinture organique, parfois engagée, mêlant réel et imaginaire. J’y glisse souvent des mots en français, anglais ou allemand.
J’utilise le français, l’anglais et l’allemand dans mes œuvres parce que ce sont les trois langues dans lesquelles je navigue. Elles font partie de ma réalité. Pour moi, un mot a plu d’impact qu’une image. Et parfois, c’est l’union des deux qui crée une force nouvelle : un mot qui résonne, une image qui vibre, et ensemble ils racontent ce que je ne saurais dire autrement.
Mon art est aussi très coloré. La couleur est pour moi est un langage, mouvant, expressif avec de la texture qui porte l’émotion et l’harmonie.
J’y suis parvenue à la finalisation de mon empreinte lorsque j’ai commencé à peindre sur grands formats en acrylique dans mon atelier. Ma première série « Social Networks » a ainsi été réalisée à partir de 2018 et je l’ai terminée en 2023.
La qualité du matériel est également essentielle pour moi. Et chaque support m’offre une nouvelle aventure : Il m’a fallu du temps pour m’adapter à mon œuvre sur bois ‘Les Migrants‘. De même, ma première peinture à l’huile intitulée ‘Home Forest‘ m’a ouvert un nouveau dialogue avec la matière. Ce cheminement se fait au fil du travail, avec le temps et l’évolution de ma démarche.
Courtesy de l’Artiste
Asakan : Quelles sont vos inspirations artistiques, vos influences ? Les thèmes et les émotions que vous essayez de transcrire dans vos œuvres?
L’Artiste : À travers mon art, je cherche à exprimer un lien profond avec la nature, la vie et l’humain ; une vision universelle de ce qui nous entoure.
Un jour, je suis allée à Frankfurt voir une exposition de Jean-Michel Basquiat et là, sa liberté instinctive m’a influencée. Après ce déclic, j’ai commencé ma première série de grands formats.
Également Van Gogh pour sa puissance émotionnelle, Gauguin mais aussi, les impressionnistes pour leur regard vivant sur la nature comme Monet, Pissarro. Je me sens aussi proche de Berthe Morizot, Suzanne Valadon, Paula Modersohn-Becker entre autres, des femmes artistes qui ont eu le courage de peindre avec sincérité et indépendance. Bien sûr, parler d’influences artistiques ne veut pas dire copier mais reconnaître les traces qui nous accompagnent.
J’aime peindre comme on écrit un poème avec des ratures, comme on joue une musique avec des couleurs, parce que parfois le petit rien c’est très beau ; peindre l’espoir, l’amour, la beauté que je vois ici ou là, raconter une histoire ou une vérité en toute humilité.
Acrylique sur toile, 120 x 100 cm Courtesy de l’Artiste
Acrylique sur toile, 100 x 120 cm Courtesy de l’Artiste
Acrylique sur toile, 100 x 120 cm Courtesy de l’Artiste
Acrylique sur toile, 100 x 120 cm Courtesy de l’Artiste
Acrylique sur toile, 100 x 120 cm Courtesy de l’Artiste
Acrylique sur toile, 100 x 120 cm Courtesy de l’Artiste
Acrylique sur toile, 100 x 120 cm Courtesy de l’Artiste
Asakan : Quel est le regard porté sur votre travail par le public ? Par le milieu artistique ?
L’Artiste : Les retours que je reçois me touchent beaucoup. On me parle de couleurs vibrantes, de vraiment beau, de mouvement, d’une énergie presque sauvage, Certains ressentent une forme de courage, de liberté, de sincérité brute, quelque chose de vivant qui vient du cœur.
Mais il est toujours difficile de savoir précisément ce que le milieu artistique pense, surtout lorsqu’il est vaste, multiple, parfois silencieux ou élitiste. Cependant, certains remarquent un style affirmé, une énergie singulière et un engagement qui ne triche pas. Cela me rappelle que ma démarche a une identité propre et que je suis sur la bonne voie.
Asakan : Quels conseils aimeriez-vous transmettre à d’autres jeunes désireux de se lancer dans l’art ?
L’Artiste : Travaille, expérimente, entraîne-toi — mais si tu bloques, fais une pause. Peu importe ton parcours, ta couleur de peau, ton âge.., si tu y crois, fais-le. Le faire, c’est déjà commencer.
N’aie aucune dépendance. Crois en toi, garde la foi. Tu n’as pas besoin d’être un peintre maudit, prends un job à côté s’il le faut, ou crée avec ce que tu as autour de toi.
Aie confiance : tu n’es pas un imposteur. Et « Ne mets pas la charrue avant les bœufs ». Sois prêt quand tu es prêt — là, vas-y !
Pour plus d’informations sur le travail de Venice VOISIN,
- Son compte Instagram
La Rédaction.
