Coup de Cœur avec l’Artiste Peintre Mauritanienne Essyde Maata Rhil, dite Sellem

C’est une artiste aguerrie et exigeante qui traduit, à travers les couleurs, les résonances de sa Mauritanie natale, un pays au carrefour de cultures subsahariennes, arabes et berbères. Mais, en même temps, une femme éveillée à qui il ne rebute pas de bousculer le statu quo pour faire germer des actions qui ont du sens sur la scène contemporaine mauritanienne. Son œuvre parle à juste titre d’appartenance, d’identité, de migration, de solidarité et de résilience.

Elle est notre Coup de Cœur.


Essyde Maata Rhil, dite Sellem

Asakan : Pour commencer notre entretien, pouvez-vous vous présenter ?

L’Artiste : Je m’appelle Essyde Maata Rhil, connue artistiquement sous le nom de Sellem. Je suis une artiste plasticienne mauritanienne. En parallèle, je travaille comme cheffe du service financier à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

Je suis titulaire d’un master en gestion financière, comptable et fiscale obtenu au Maroc. Malgré mon parcours professionnel dans le domaine des chiffres, ma véritable passion est l’art. J’ai fondé la première association de jeunes pour les arts visuels en Mauritanie (AJAM), et je dirige actuellement la Maison de la Créativité pour les arts plastiques et visuels.


Asakan : Quelle définition faites-vous de l’art ? Comment percevez-vous l’art contemporain ?

L’Artiste : L’art n’est pas seulement une passion, mais un mode de vie et un engagement quotidien. Il ne se passe pas un jour sans que je sois impliquée dans l’art, que ce soit par la création personnelle ou par l’organisation d’activités pour les amateurs et les jeunes talents. C’est un langage silencieux qui me permet d’exprimer mes émotions, de créer des liens avec les autres et de faire émerger de nouveaux espaces d’expression.

L’art contemporain est un miroir de notre époque, libre, audacieux, et porteur de messages profonds.


Asakan : Quand avez-vous su que vous consacreriez votre vie à l’art ?

L’Artiste : Ce n’était pas une décision soudaine, mais plutôt une évidence qui s’est imposée naturellement. Même après mes études en finance, je n’ai jamais cessé de créer et de m’impliquer dans le domaine artistique. J’ai lancé une association, organisé des expositions, animé des ateliers… Très tôt, j’ai compris que l’art n’était pas un simple passe-temps pour moi, mais ma mission. C’est à travers lui que je me sens la plus utile, la plus libre et la plus vivante.


Asakan : En tant qu’artiste, comment décririez-vous votre art ? Comment êtes-vous parvenue à la finalisation de votre empreinte ?

L’Artiste : Mon art se situe entre l’expressionnisme et l’abstraction. Il s’inspire de mon histoire personnelle, de la photographie, de la lecture, et d’émotions profondes.

Mon style s’est construit au fil du temps, à travers des recherches, des expérimentations, et surtout un travail constant. Ma signature artistique est née d’un besoin sincère de dire ce que les mots n’arrivent pas à exprimer.


Asakan : Quelles sont vos inspirations artistiques, vos influences ? Les thèmes et émotions que vous essayez de transcrire dans vos œuvres ?

L’Artiste : Je m’inspire des femmes, de la culture mauritanienne, de l’histoire, des traditions et des transformations sociales.

Les thèmes que j’explore souvent sont l’appartenance, la migration, l’identité, la solidarité, et la résilience. À travers mes œuvres, j’essaie de faire ressentir des émotions profondes comme la nostalgie, la fierté, la douleur ou encore l’espoir.


Essyde Maata Rhil, dite Sellem, « The Land of Giving » & « Social Security », 2025.

Acrylique sur toile, 50 x 50 cm x 2 Courtesy de l’Artiste

Essyde Maata Rhil, dite Sellem, « Homeland of Echoes », 2023.
Acrylique sur toile, 80 x 60 cm Courtesy de l’Artiste
Essyde Maata Rhil, dite Sellem, « Passion », 2023.
Acrylique sur toile, 180 x 150 cm Courtesy de l’Artiste
Essyde Maata Rhil, dite Sellem, « The Cost of Migration », 2022.
Acrylique sur toile, 180 x 100 cm Courtesy de l’Artiste
Essyde Maata Rhil, dite Sellem, « The Tea Maker », 2021.
Acrylique sur toile, 70 x 45 cm Courtesy de l’Artiste
Essyde Maata Rhil, dite Sellem, « Early Mariage », 2020.
Acrylique sur toile, 120 x 80 cm Courtesy de l’Artiste

Essyde Maata Rhil, dite Sellem, « Peul Spirit », 2018 & « The Beauty of Diversity », 2016.

Acrylique sur toiles, 40 x 50 cm x 2 Courtesy de l’Artiste


Asakan : Quel est le regard porté sur votre travail par le public ? Par le milieu artistique ?

L’Artiste : Le public réagit souvent avec émotion, parfois même avec surprise, surtout lorsqu’il retrouve dans mes tableaux des morceaux de sa propre vie.

Le monde artistique m’a également beaucoup soutenue, à travers des expositions en Mauritanie et à l’étranger (Tunisie, Maroc et Italie), des résidences d’artistes, et des conférences. Cela me conforte dans l’idée que l’art peut vraiment créer des ponts entre les gens et les cultures.


Asakan : Quels conseils aimeriez-vous transmettre à d’autres jeunes désireux de se lancer dans l’art ?

L’Artiste : Je leur dirais d’écouter leur voix intérieure, de ne pas avoir peur d’oser ni de se tromper. L’art demande du courage, de la patience et de la persévérance. Il ne faut pas attendre la validation des autres pour créer. Le plus important est d’être sincère, de se former en continu, et de ne jamais abandonner ses rêves.

Pour plus d’informations sur le travail d’Essyde Maata Rhil, dite Sellem,

La Rédaction.

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