18 septembre 2023, c’est la rentrée à asakan.art et qui dit rentrée, dit nouvelles résolutions. Nous vous laissons les découvrir au fur et à mesure des jours qui vont venir. En tout cas, cette année va être artistiquement extraordinaire.

A Dakar, Abidjan, Cotonou, Ouagadougou, Accra, Lagos, Abuja, Johannesburg, Cape Town, Rabat, c’est le branle-bas dans les ateliers d’artistes, les galeries, les musées, les fondations et les autres institutions culturelles. Car au cours de cette année des évènements très importants vont se dérouler et propulser l’art et les artistes vers le haut. Parmi ces évènements, la Biennale de l’Art Contemporain Africain de Dakar et la Biennale d’art de Venise promettent d’être plus exceptionnelles que jamais.
Toutefois, en ce début de saison artistique 2023-2024, c’est l’acte de suspension de la coopération culturelle pris par les autorités françaises actuelles à l’encontre des artistes, intellectuels et acteurs de la société civile du Mali, du Burkina-Faso et du Niger, qui occupent nos esprits et inquiètent.
Pour un président français qui, suite à son engagement devant la jeunesse africaine à Ouagadougou en 2017, avait annoncé des décisions historiques sur la restitution des œuvres d’art pillées du temps de la colonisation à l’Afrique, cette annonce trouble. La décision paraît encore plus incroyable quand on sait que le soft power culturel français est l’un des meilleurs atouts de la France pour conquérir le cœur de ceux qui doutent aujourd’hui, et à tort ou à raison, de sa bonne foi.
Pour un artiste, un intellectuel ou un acteur de la société civile malien, burkinabé ou nigérien, les perspectives sont encore plus sombres avec comme conséquence des vies et des carrières d’innocentes personnes potentiellement brisées. Pire, en discutant avec quelques-uns de ces artistes, intellectuels et membres des sociétés civiles des pays dont il est question, on se rend compte que cette décision rapproche, de plus en plus, ces artistes, intellectuels et sociétés civiles, des discours soi-disant panafricains de ces hommes en treillis qui n’ont d’autre ambition que de se maintenir au pouvoir par tous les moyens possibles.
Or, en reconsidérant, dans les actes et non seulement dans les paroles, cette décision inédite, la France s’assurera de ne pas rentrer dans le même jeu démagogique que ces régimes qui semblent incapables de prendre en charge des dépenses souveraines comme celles de leurs propres cultures mais combattent ceux qui donnent une vie à leurs artistes, leurs intellectuels et leurs sociétés civiles avec, en grande partie, les impôts de leurs contribuables.
Enfin, rappelons avant tout que c’est la rentrée. Je nous souhaite une excellente saison artistique 2023-2024 tournée vers un mieux-être pour tous les peuples, l’interculturalité et la lutte contre le réchauffement climatique.
Bonne rentrée !
Olaréwadjou Elvis LALEYE
Le Directeur de publication.