Né en 1989 à Lomé au Togo et actuellement en double exposition jusqu’au 04 juin à la Galerie Les Arts du Soleil – Dakar dans un duo « Le Champ du Vivant » et le solo show « politiquement correct ». Il utilise la couleur comme base de ses œuvres dans une démarche mixte (collage, acrylique et huile) pour amener le spectateur au-delà des évidences sensibles et tangibles.
Coup de Cœur.

Asakan : Pour commencer notre entretien, pouvez –vous vous présenter ?
L’Artiste : Je suis Daté Kodjo AMOUZOU, Artiste.
Asakan : Quelle définition faites-vous de l’art ? Comment percevez-vous l’art contemporain ?
L’Artiste : L’art est l’esprit rendu réel.
L’art contemporain est une dynamique assez formidable de notre ère. Il donne vie et reconstruit tout jusqu’à l’esprit humain.
Asakan : Quand avez-vous su que vous consacriez votre vie à l’art ?
L’Artiste : Depuis que j’ai tout abandonné pour me consacrer à lui uniquement. De base j’avais une bonne carrière qui démarrait en décentralisation et gouvernance locale. L’appel que j’ai eu d’être artiste est venu vide. Autodidacte , j’ai beaucoup appris de moi-même d’abord, des ateliers, des rencontres professionnelles d’artistes… Bien que ma pratique artistique est vieille de quinze années aujourd’hui, je continue dans mon auto-apprentissage de tout les jours.
Asakan : En tant qu’artiste, comment décrivez-vous votre art ? Comment êtes-vous parvenu à la finalisation de votre empreinte ?
L’artiste : Mon art est le prolongement de moi-même. De ma vie personnelle à ma vie spirituelle, mon travail est liberté et est totalement libre, expressive et engagée, ma source d’inspiration vient de notre environnement. Je suis un grand rêveur qui crois en un lendemain où la notion du vivre et d’avancer ensemble reste un potentiel de développement durable. Voilà pourquoi pour moi, tous les supports sont les bienvenus pour s’exprimer.
Mes peintures sont vives dynamiques et riches en couleurs, ce qui les confère beaucoup de charmes. Des techniques de pinceaux aux couteaux leur donnent un aspect concluant et précis. Je fais aussi du collage sur toiles et tout dépend donc de l’inspiration du moment et ainsi que de la thématique que j’embrasse. L’étape finale consiste à revoir les petits détails, introduire des codes dans le sujet et l’utilisation de fixatifs.
Quant à mon écriture artistique, c’est un vrai parcours de combattant. Le travail acharné sans retenue ni complaisance et avec détermination, nous sommes là.
Asakan : Quelles sont vos inspirations artistiques, vos influences ? Les thèmes et émotions que vous essayez de transcrire dans vos œuvres ?
L’Artiste : Je m’inspire de tout, de ma culture et de mon environnement.
Du tachisme à l’impressionnisme et ou à l’expressionnisme, mes œuvres véhiculent la Joie le bonheur l’amour le vivre ensemble la cohésion sociale et la spiritualité.
Le propos général de mon acte pictural interroge le visible en prenant la porte comme un élément symbolique à même de panser les théâtres de nos demeures. Que voyons-nous à l’arrière du monde, aux possibles invisibles qu’une porte fermée ou ouverte pourrait nous offrir.
En effet, dans mon œuvre, la porte est un vecteur de passage, un habitacle qui, loin de servir à quelques desseins d’évasion, se veut surtout un point d’ancrage entre ce qui a été, et ce qui continue à être. Ne point pouvoir y parvenir, essayer d’atteindre l’autre monde voire arracher l’ailleurs en rut à la consistance de son essence, ‘’mes portes’’ dépeignent l’évidence des spectres. Et, ces spectres, qui vivent dans l’antre de l’être immobile, ne se vêtent pas toujours de traits singuliers.
Parfois, on voit venir des silhouettes humaines, des ombres, des têtes d’animaux qui semblent sortir de ces vortex sans toutefois arrivés à nous parvenir. Mais ce ne sont pas de toute évidence l’aspect instable, et spectral de ces points ‘’d’aller-et-du-venir’’ qui intéressent ici que la présence du vivant dans ces environnements austères, ces simulacres d’habitats réduits à sa plus caricaturale expression.
Il en est de même de ces insectes, animaux et tourbillons présentes dans mes créations picturales, ce qui donne lieu à des représentations aux cadrages frontaux, et propices à une phénoménologique du sensible. Fragmentées, grotesques, décentrées voire annihilées, ces abeilles prises dans ces saisies picturales sont surtout là pour nous rappeler que nous sommes confrontés à une gageure anthropo-écologique.

Courtesy de l’Artiste

Courtesy de l’Artiste

Courtesy de l’Artiste

Courtesy de l’Artiste

Courtesy de l’Artiste

Courtesy de l’Artiste

Courtesy de l’Artiste
Asakan : Quel est le regard porté sur votre travail par le public ? Par le milieu artistique ?
L’Artiste : Plus ouvert, plus affiné, et beaucoup plus dimensionnel.
Dans le monde de l’art, mes œuvres et moi sommes beaucoup plus respectés et respectables aujourd’hui.
Asakan : Quels conseils aimeriez-vous transmettre à d’autres jeunes désireux de se lancer dans l’art ?
L’Artiste : D’être endurant, patient, résilient et focus sur les objectifs fixés. Et de savoir que l’humilité précède la gloire.
Pour plus d’informations sur le travail de Daté Kodjo AMOUZOU,
- Son compte Instagram.
La Rédaction.